Tourner la page d’une aventure entrepreneuriale.

L’aventure entrepreneuriale s’apparente plus aux montagnes russes, avec des hauts et des bas, qu’à un parcours linéaire, uniforme et prévisible. Improved Impact n’a pas échappé à la règle. Il est temps aujourd’hui, pour moi de tourner la page.

Les fameuses montagnes russes, ou comment ne jamais s’ennuyer ?

Retour sur cette aventure avec des hauts

À l’été 2019 plein d’enthousiasme, on commençait à plancher sur la création d’un outil, qui pourrait aider les “makers” du Web à faire des sites accessibles et écoresponsables.

De l’idée à la création de l’entreprise, nous avons :

  • Questionné les professionnels du numérique,
  • Testé notre idée auprès d’entreprises,
  • Travaillé sur le développement d’un POC,
  • l’améliorer en fonction des retours du terrain

Une première phase extraordinaire avec des échanges réguliers avec des personnes passionnantes.
On avance à vitesse grand V.

La vie de l’entreprise :

  • Avec ses recrutements,
  • Les départs de salariés,
  • L’arrivée de nouveaux dans l’équipe,
  • Les réunions entre associés,
  • Le développement de notre plateforme,
  • Des dossiers et encore des dossiers pour intégrer un incubateur, une demande de financement, un concours
  • Des rencontres

Pas vraiment le temps de s’ennuyer au quotidien, plus vraiment de week-end ou de vacances à ce moment-là, il faut lancer l’activité et toute notre énergie y passe.

On ne compte pas nos heures, et on continue, car tous les retours sont excellents sur notre projet, ça nous booste tellement qu’on se sent presque invincible.

Et il y a les bas.

La vie de l’entreprise n’est pas un long fleuve tranquille, et les remous peuvent être violents.

Il y a toutes les petites déceptions qui s’accumulent des RDV qui ne se passent pas comme prévu, des concours ratés, des dossiers refusés. Ça fait aussi partie de la vie d’entrepreneur.

Des remises en question profondes sur le projet, la façon de le mener à bien, est-ce qu’on va dans la bonne direction, doit-on pivoter, comment se financer pour avancer…

Et des remises en question côté personnel aussi, avec les retours des salariés, suis-je un bon manager, un bon patron ? Le syndrome de l’imposteur qui pointe son nez de temps en temps, suis-je la bonne personne pour mener à bien ce projet ?

Il y a aussi des cycles de ventes interminables, un besoin de sensibiliser à grande échelle. Même si maintenant, tout le monde ou presque, sait que le numérique n’est pas neutre en termes d’impact. En 2019, personne n’en a jamais entendu parler, sauf dans certains milieux très restreints à l’époque.

Et les problèmes de trésorerie, d’une start-up peut-être trop novatrice, qui s’est lancée trop tôt sur un marché de niche, qui n’a pas trouvé rapidement son marché. Le stress de l’impayé, de ne plus pouvoir payer les salaires, l’obligation de trouver des solutions à très court terme pour continuer.

À un moment, il faut prendre LA décision.

On arrête, une décision finalement plus simple à prendre que l’on pouvait l’imaginer.

Nous sommes allés au bout de ce que l’on pouvait faire, et tout donner à l’entreprise avec sincérité sans rien lâcher. Avant d’en arriver au burn-out, la décision d’arrêter s’est imposée à nous, simplement, c’était devenu une évidence.

Aucun regret, car nous avons tout donné ! Ce n’est pas un échec pour nous, juste un mauvais timing. L’idée est bonne et un jour, elle trouvera son marché avec les obligations légales qui arrivent d’ici 2024/2025, mais le temps court et notre trésorerie ne suit plus.

Un entrepreneur m’a dit un jour : qu’arrêter, une entreprise était une vraie force chez un entrepreneur avant qu’il ne soit trop tard, d’être allé trop loin. J’ai gardé ça en tête.

« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. »

Nelson Mandela

Cette petite phrase résonne tellement pour moi en ce moment. J’ai appris beaucoup, j’ai grandi aussi avec ce projet et toutes les rencontres que j’ai pu faire.

Je ne suis pas triste, et je regarde avec tendresse toutes ces années consacrées à Improved Impact. Un peu comme une relation amoureuse qui se termine juste parce que c’est la fin, sans rancœur, chacun reprend sa vie et se tourne vers l’avenir. Et une confiance en moi renforcée grâce à tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de l’aventure.

J’ai une pensée émue pour tous nos investisseurs qui ont cru en nous et c’est là, la seule pointe de regret du projet, de ne pas pouvoir honorer nos engagements envers eux.

Rebondir après une liquidation judiciaire

Une liquidation judiciaire peut être mal vécue et difficile à vivre pour un entrepreneur, personnellement, c’est juste la dernière étape d’une belle aventure.

Une étape importante :

Pour prendre du recul et analyser les raisons de cette liquidation, pour apprendre de mes erreurs et éviter de les répéter à l’avenir. C’est dingue, toutes les erreurs qu’on a pu faire, mais ça, on ne le sait qu’après.

Pour prendre du temps pour moi, pour faire un bilan honnête de mes compétences acquises tout au long de ce projet, de mes expériences et de mes ressources. Je me connais mieux aujourd’hui qu’en démarrant ce projet.

J’ai acquis des compétences techniques, des compétences en gestion d’entreprise, de projet, en management (là ou j’ai certainement le plus évolué grâce à de supers salariés). J’ai aussi développé une expertise pointue en impact du numérique et encore plein d’autres choses.

Apprendre de l’expérience : la liquidation judiciaire est une occasion d’apprendre et de grandir en tant qu’entrepreneur. Si un jour, je repars dans le monde de l’entrepreneuriat, je serais prête à éviter un certain nombre de pièges dans la création d’entreprise.

L’étape d’après ? On l’imagine ensemble ?

Je suis à l’écoute du marché et d’une nouvelle opportunité professionnelle, n’hésitez pas à découvrir mon profil et à me contacter pour échanger ensemble de notre future collaboration.

Crédit Photo de Priscilla Du Preez sur Unsplash